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LE PARTI
Le Parti ARMENAGAN
L'Organisation Arménagan est le premier parti politique arménien, né au XIXe siècle, dont le but était de libérer l'Arménie occidentale par la révolution.
Un groupe de jeunes Arméniens de Van imbus de l'esprit libéral proclamé par Khrimian Hayrig et Meguerditch Portoukalian, tous anciens élèves de l'Ecole Centrale animée par ce dernier, ayant à leur tête Meguerditch Terlémezian-Avédissian, fondent immédiatement après l'exil de leur maître, en automne 1885, le premier parti politique arménien qui sera appelé plus tard Organisation Arménagan, du nom du journal Armenia édité par Portukalian à Marseille.
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| Armoiries du Parti Armenagan |
Etaient présents à l'assemblée constitutive: Meguerditch Avédissian et son frère Grigoris Terlémezian, Rouben Chadvorian (devenu plus tard le trésorier du Vilayet de Van), Krikor Odian (instituteur et directeur d'école), Krikor Adjémian, Maknos Baroutdjian, Ghévont Khandjian, Krikor Beuzikian (Chigaher) et Karékin Manoukian (Paghechtsian).
Trois autres anciens de l'Ecole Centrale, Gabriel Natanian, Kalouste Aslanian et Yériché Kondakdjian, qui partageaient les idées de leurs camarades, n'avaient pu assister à cette assemblée constitutive, car ils étaient absents de Van.
S'étaient joints plus tard aux membres fondateurs: Arménag Yégarian, Panos Terlémezian, Armen Chidanian (romancien, fondateur de la section de Plovdiv), Mikael Natanian, Ardag Tarpinian, Hovannès Kouloghlian, Marina Tcharoukhdjian, Elisabeth Kondardjian et des jeunes par centaines.
Les fondateurs du parti, partisans convaincus de l'action clandestine et sans bruit, n'avaient donné initialement aucun nom à leur organisation. Cependant les Arméniens de Van, du fait que leurs adeptes se chargeaient également de diffuser le journal Armenia de Portoukalian, les appelèrent des " Arméniagan ". C'est ainsi que le mouvement se nomma d'abord Arméniagan, puis Organisation Arménagan.
A l'instar des autres partis, l'Organisation Arménagan avait ses statuts, lesquels étaient gardés en grand secret, à l'état manuscrit et en nombre restreint, auprès des organismes correspondants. Lecture en était donnée uniquement en cas de besoin, au cours de réunions. Ces statuts ont été révisés à plusieurs reprises et les exemplaires que l'on trouve encore de nos jours sont vraisemblablement ceux issus de la révision de 1895.
L'objectif principal des Arménagan était d'obtenir pour les autochtones de l'Arménie occidentale, au moyen d'une révolution, le droit de se gouverner librement en premier lieu, professant que "la révolution sociale et socialiste est une idéologie qui n'a pas de liens immédiats avec notre réalité actuelle, mais vers laquelle nous devons nous diriger à l'avenir... lorsque aura commencé chez nous la lutte entre le travail et le capital".
Les Arménagan pensaient pouvoir atteindre cet objectif:
a) en unifiant tous les patriotes arméniens combattant pour la même cause, sans distinction de confession ou de parti;
b) en éveillant la conscience du peuple arménien;
c) en armant le peuple arménien et en l'entraînant à l'autodéfense, afin qu'il soit prêt à se révolter le jour où la conjoncture extérieure serait propice.
Et parce qu'ils considéraient toute démonstration partielle de force ou attentat terroriste, sauf cas exceptionnels comme des facteurs de ralentissement mettant en péril ce mouvement général, les Arménagan concentrèrent tous leurs efforts sur des travaux d'éducation et de maniement des armes, en vue d'insuffler des idées libérales à toute une génération de jeunes prête à se sacrifier pour sa patrie et à rassembler sur le territoire national suffisamment d'armes et de munitions pour permettre le soulèvement général.
Voilà pourquoi après avoir soumis à leur contrôle presque tous les établissements scolaires de Van et de Salmast, les Arménagan créèrent dans chaque région des écoles et des bibliothèques publiques.
En tant que parti politique né au sein du peuple arménien sur la terre même de l'Arménie historique, ayant défini sa ligne de conduite et ses objectifs à court terme en considération des conditions qui régnaient dans le pays, le parti Arménagan, après s'être rapidement et solidement implanté dans la province de Van, s'étendit vers les autres régions de l'Arménie occidentale et même jusqu'en Iran, au Caucase et ailleurs.
Chaque région menait ses activités conformément à un règlement intérieur adapté aux conditions locales mais qui ne pouvait en aucun cas être en contradiction avec les statuts de l'organisation centrale.
La propagation des idées des Arménagan s'effectuait à Van au moyen de tracts et de journaux polycopiés; et bien que les statuts de l'organisation eussent
prévu d'aider moralement et matériellement le journal Armenia, ce dernier ne devint jamais l'organe officiel des Arménagan.
Dix ans à peine après sa fondation, l'Organisation Arménagan se trouva confrontée à une épreuve fatidique connue dans l'histoire contemporaine arménienne sous le nom de "Grand Désastre" (Medz Yeghern). En effet, la vague des massacres perpétrés dans les provinces d'Arménie occidentale par ordre du sultan Abdul Hamid avait atteint Van le 3 juin 1896, menaçant d'extermination toute la population arménienne.
La bataille de Van et le martyre des combattants
Conscientes de la gravité de la situation, 90 troupes de combattants Arménagan, auxquelles s'étaient joints une soixantaine de combattants Hentchak et Dachnak, se défendirent héroiquement, sous le commandement de Meguerditch Avédissian, et sauvèrent la population de Van d'une mort certaine. Mais ces combattants arméniens qui avaient su faire taire les canons turcs par leurs fusils et leurs couteaux connurent un sort des plus cruels: ils furent lâchement assassinés par leurs ennemis alors que après avoir cessé le combat sur l'intervention des consuls étrangers, ils se dirigeaient vers l'Iran.
La renaissance
Le martyre de près de 800 combattants fut un coup très dur qui ébranla le parti Arménagan, mais grâce aux efforts de Krikor Beuzikian, Arménag Yégarian, Yériché Kondakdjian, Krikor Adjemian, Sébouh et Haroutioun Gakavian (le père du romancier Victor Gardon), il se réorganisa très rapidement et eut même une section des jeunes qui édita son propre journal polycopié, Gaydz (éditeur Vartan Babikian).
Les Arménagan menèrent leur action politique en tant qu'organisation indépendante jusqu'en 1908. C'est alors qu'à l'initiative de Krikor Seuzikian (qui avait un an plus tôt amalgamé les Arménagan de Bulgarie et les Veragazmial Hentchakian en une Union appelée Kaghaparagtsagan Mioutioun), de Mikael Natanian et d'autres fut fondé au Caire le Parti Constitutionnel Démocrate Arménien (Hay Sahmanatragan Ramgavar), lequel, en fusionnant avec d'autres partis arméniens en 1921, donnera naissance au Parti Arménien Démocrate-Libéral (Ramgavar Azadagan).
L'Organisation Arménagan, le premier parti politique arménien, en proclamant tout haut que l'autonomie de notre patrie ne pourra être arrachée que par la voie des armes sacrifia nos premiers martyrs sur l'autel de la libération de la patrie arménienne et imprégna notre lutte nationale de deux traits essentiels: réalisme et patriotisme.
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La naissance de l'ADL Ramgavar-Azadagan
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 En octobre 2001, ADL, Ramgavar-Azadagan, a fêté son 80ème anniversaire.
A cette occasion, La Lettre de l'ADL a publié une série d'articles résumant l’histoire de l’ADL depuis ses débuts à ce jour.
Les fondations du Parti Ramgavar Azadagan remontent à 1885, au moment des premières actions de libération à Van, au cœur de l'Arménie occidentale, où se créé la première organisation révolutionnaire, combattant, politique et libérateur, le parti ARMENAGAN dont les héritiers seront, plus tard, à l'origine du futur parti Ramgavar Azadagan.
Le Parti Armenagan a été fondé à Van le 26 mai 1885 sous l'influence de Mgrditch Khrimian Hayrig et Mgrditch Portukalian qui ont inspiré leurs anciens élèves.
Deux des plus mémorables batailles se sont déroulées dans le Vasbouragan. Le Parti Armenagan a livré la bataille héroïque de Van en 1896 sous le commandement de Mgrditch Avedissian et c'est Armenag Yegarian qui a commandé la résistance arménienne en 1915.
En dehors de l'Armenagan, la deuxième branche importante qui a donné naissance au Parti Ramgavar est le "Parti Hentchak Reformé", qui se sépare du parti S.D. Hentchak en 1898, en renonçant à la doctrine socialiste et aux actions de terreur.
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En 1906, un groupe de jeunes militants réformés et des anciens, en créant un climat d'entente, ont mis sur pieds, en Bulgarie, une nouvelle UNION RÉVOLUTIONNAIRE. Puis, cette nouvelle Union Révolutionnaire et les Armenagans forment entre eux une union appelée l'UNION IDÉOLOGIQUE. Le 15 septembre 1908, l'Union Idéologique et les Hentchags Réformés se mettent d'accord et créent ensemble l'ORGANISATION RÉVOLUTIONNAIRE ARMÉNIENNE UNIE.
Après un quart de siècle d'expérience militante, le résultat de la pensée arménienne, clairvoyante et réaliste, sera la naissance du PARTI RAMGAVAR CONSTITUTIONNEL ARMÉNIEN. Le 10 juillet 1908, la nouvelle Constitution est proclamée en Turquie, en mettant fin aux massacres et au despotisme. Un grande vague d'espoir va naître parmi les peuples qui sont sous domination turque. Dans ce nouveau contexte politique, l'ORGANISATION RÉVOLUTIONNAIRE ARMÉNIENNE UNIE ne survivra pas longtemps...
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C'est au Caire, le 26 octobre 1908, que se crée le PARTI RAMGAVAR CONSTITUTIONNEL ARMÉNIEN. Le 31 octobre 1908, l'ORGANISATION RÉVOLUTIONNAIRE ARMÉNIENNE UNIE, qui avait été constituée suite à la fusion de l'Union Idéologique et de l'Organisation Armenagan, rejoint le Parti Ramgavar Constitutionnel Arménien.
Le parti nouvellement créé déplace son Bureau Central à Constantinople et des personnalités connues, qui adhèrent à la même idéologie, rejoignent les rangs du parti.
Après la Révolution Russe de Février, le rédacteur (depuis 1913) de " Mechag ", Hampartsoum Arakélian, et quelques jeunes intellectuels, particulièrement doués, ressentent le besoin de s'organiser. Le 16 mars 1917 ils créent le PARTI POPULAIRE ARMÉNIEN, qui déclare officiellement sa naissance le 7 Avril et le 11 Avril procède à l'élection de ses membres dirigeants.
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Rapidement, le parti déplace son Bureau Central de Tiflis à Erevan. A cette époque, la majorité des intellectuels arméniens du Caucase adhèrent au Parti Populaire Arménien.
Au cours de la réunion du 7 Septembre 1919, le Parti Populaire Arménien décide de s'unir au Parti Ramgavar Constitutionnel Arménien.
En tant que membre de la Délégation Nationale, aux côtés de Boghos Noubar à Paris, Archag Tchobanian apporte sa contribution inestimable au peuple arménien en démontrant sa remarquable maturité politique.
En Juillet 1919, à Paris, en réunissant autour de lui des intellectuels désintéressés, des patriotes, des libéraux-démocrates, des réformés et des apolitiques, il crée l'UNION NATIONALE LIBÉRALE ARMÉNIENNE.
Riche des mêmes idéologies, conceptions et idées, l'Union Nationale Libérale Arménienne rejoint en 1921 le Parti Démocrate Libéral (Parti Ramgavar Azadagan).
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En Octobre 1921 à Constantinople, se tient l'Assemblée Générale officielle des délégués des deux partis. En Décembre 1921, il a été décidé de réunir le Parti Ramgavar Constitutionnel Arménien et le parti Hentchak (Libéral) Reformé.
Dans la réalité de l'existence de l'Arménie soviétique, le parti a reconnu l'élément de sauvegarde physique du peuple ainsi qu'il voyait là aussi les bases de la renaissance et du développement national. C'est avec un élan enthousiaste et joyeux qu'il fit front et lutta sans ménagement pour la sauvegarde et la consolidation de l'État arménien - seul noyau qui pouvait protéger comme un bouclier et maintenir la reconstruction et le futur développement politique, économique et culturel du peuple arménien.
Grâce à son idéologie audacieuse et persévérante le Parti Démocrate Libéral est devenu le proche porte-parole des aspirations des survivants Arméniens occidentaux, c'est-à-dire de la Diaspora arménienne, ainsi que son organisateur incontournable.
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